Tesla pourrait retarder le lancement de son service de robotaxis prévu à Austin

Le lancement tant attendu du service de robotaxis de Tesla à Austin, au Texas, pourrait connaître un léger report. Elon Musk, PDG de l’entreprise, avait initialement annoncé sur sa plateforme « X » une date provisoire fixée au 22 juin. Toutefois, il avait déjà laissé entendre que le calendrier n’était pas figé. « Nous sommes extrêmement prudents en matière de sécurité, il est donc possible que la date change », avait-il précisé. Il a cependant ajouté qu’aucun grand écart n’était à prévoir : « Le premier Tesla qui roulera de manière autonome jusqu’à son client est prévu pour le 28 juin. »

Un lancement modeste avec seulement dix véhicules

Selon les informations relayées par le Financial Times, le service devrait être lancé autour du 21 juin 2025 avec seulement dix véhicules autonomes. Ce chiffre reste bien inférieur à celui du concurrent Waymo, qui opère également à Austin avec une flotte plus importante. Tesla prévoit d’éviter les intersections complexes, probablement pour réduire les risques dès les débuts de l’expérimentation.

La publication confirme également que les véhicules pourraient être contrôlés à distance en cas de difficulté technique. Une stratégie anticipée dès mai 2025 par l’analyste Adam Jonas, qui avait prédit l’usage massif de la « téléopération » pour cette flotte. Il avait aussi évoqué un déploiement initial de 10 à 20 véhicules, une estimation aujourd’hui avérée.

Un système sans Lidar : un pari risqué

Contrairement à ses concurrents, Tesla fait le choix de n’utiliser que des caméras couplées à une analyse logicielle, sans recourir à des capteurs radar ou Lidar. Cette approche, déjà adoptée pour ses véhicules destinés au grand public, permet de réduire les coûts. Toutefois, les systèmes Lidar restent plus performants en conditions difficiles, comme la nuit ou sous la pluie. Tesla a d’ailleurs reconnu avoir pris du retard en matière de conduite autonome.

En théorie, le système plus économique de Tesla pourrait permettre une montée en puissance rapide et à moindre coût de son service de robotaxis. Mais les autorités de régulation auront leur mot à dire. L’expansion dépendra en grande partie des résultats obtenus lors de la première phase d’exploitation.

Des interrogations sur la sécurité et la responsabilité

Le mode Autopilot de Tesla a déjà été impliqué dans plusieurs accidents, bien que les conducteurs soient censés rester attentifs et prêts à intervenir, comme c’est le cas pour les aides à la conduite chez d’autres constructeurs. Reste à savoir comment cette exigence peut être appliquée dans un service de robotaxis, où les passagers sont installés à l’arrière sans accès aux commandes.

Tesla envisage aussi d’élargir son service grâce à des véhicules appartenant à des particuliers. Les modèles récents seraient techniquement compatibles avec ceux utilisés par la flotte officielle. Toutefois, selon le Financial Times, l’entretien et le nettoyage de ces voitures resteraient à la charge des propriétaires, ce qui pourrait freiner leur participation.

Une initiative ambitieuse mais encore incertaine

Le projet de robotaxis de Tesla s’inscrit dans une stratégie à long terme visant à transformer le transport urbain. Pourtant, les incertitudes techniques, les questions de sécurité, ainsi que les contraintes réglementaires rendent son avenir encore flou. Le lancement prévu à Austin constituera un test crucial pour juger de la faisabilité du modèle proposé par le constructeur californien.