Première étape, le Burkina Faso où il prononce mardi son principal discours de politique africaine devant 800 étudiants à l’université de Ouagadougou. Il répondra ensuite à leurs questions, « sans filtre », promet l’Elysée. « Ce public n’a pas forcément une bonne image de la France », reconnaît l’Elysée, surtout depuis la chute de Blaise Compaoré, chassé par la rue en 2014 et que la France a exfiltré vers la Côte d’Ivoire.
Le Burkina réclame aussi à Paris l’extradition de son frère François Compaoré, objet d’un mandat d’arrêt international pour l’assassinat d’un journaliste en 1998.
Plusieurs organisations de ce pays ont appelé à manifester sur son passage, pour protester contre le « pillage » des ressources naturelles par les grandes entreprises françaises, la présence militaire de Paris et le maintien du franc CFA, « monnaie coloniale », selon elles.
Emmanuel Macron se rendra ensuite à Abidjan pour assister au sommet Europe-Afrique et « replacer la relation France-Afrique dans le cadre de son projet de refondation de l’Europe ».
Ses priorités: obtenir le soutien financier des Européens pour la force antiterroriste des pays du G5 Sahel et coordonner la lutte contre les passeurs, y compris en Libye où certains migrants sont vendus comme esclaves. Le président français a qualifié mercredi ces cas d’esclavage de « crimes
contre l’humanité ».
Il en profitera aussi pour poser la première pierre du métro d’Abidjan, projet majeur pour lequel Paris a accordé un prêt record d’1,4 milliard d’euros.
Il se rendra enfin au Ghana, pays anglophone et démocratique, afin de montrer une « approche continentale de l’Afrique » au delà des anciennes colonies françaises et une vision plus offensive de la francophonie.