Les Rwandais, conduits par Paul Kagame, ont organisé le dimanche 7 avril 2019, le 25è anniversaire du génocide.
Ce ne sont pas les Tutsi d’une part, et les Hutu d’autre part, qui ont célébré, chacun de leur côté, le terrible souvenir de cette guerre fratricide qui les ont opposés en avril 1994, mais un peuple uni, rassemblé sous les auspices d’un État.
Le tableau, triste, est différent en Côte d’Ivoire. Notre pays célèbre, ce jeudi 11 avril 2019, le 8è anniversaire de la chute du régime Gbagbo. Cette parenthèse – le plus long coup d’État du monde, disent certains -, est l’épilogue de la rébellion armée qui a attaqué ce régime le 19 septembre 2002.
Pour commémorer ces deux événements de la douloureuse histoire ivoirienne, la Côte d’Ivoire est toujours divisée en deux. Aucun des camps opposés, sûr de sa cause, n’entend faire son mea culpa et attise, au contraire, le feu.
Il y a un seul et unique responsable: l’État de Côte d’Ivoire. Qui joue avec le feu. Sa politique de réconciliation est en trompe-l’œil, d’autant que les autorités, sans doute revanchardes, restent toujours sélectives.
Car, non seulement elles n’organisent aucune commémoration nationale, comme au Rwanda, mais elles choisissent expressément, par exemple, de rendre hommage à des morts plutôt qu’à d’autres.
Cette politique de division et d’une paix fictive est ainsi assumée au plus haut niveau de l’État. Non invités à tourner la page des rivalités politiques intestines densément entretenues, les Ivoiriens sont dressés pour repasser le couteau dans la plaie, à l’effet de continuer à se regarder en chiens de faïence. Pour des objectifs inavoués…
FMB