Konaté Djibril (DG de CIct)
‘’NOUS AVONS LES SOLUTIONS POUR RENDRE LA ROUTE BEAUCOUP PLUS DURABLE’’
Pour rendre La route du futur on en parle de plus en plus, elle se dessine plus sûre, plus économe et plus fluide. Mais pour la rendre beaucoup plus durable encore, Djibril Konaté, Directeur Général de la Compagnie Internationale de Commerce et de Travaux (CICT) propose parmi tant d’autres technologies de pointes qui se multiplient, des solutions intelligentes novatrices qui seules ont le secret de garantir une vie plus longue à la route.
On vous a découvert récemment, au mois de juillet dernier, où vous des solutions aux premières ‘’Rencontres des Mobilités d’Abidjan’’ innovantes déjà testées ici et qui préfigurent un avenir routier radieux. Pouvez-vous sortir un peu plus encore de l’anonymat pour en donner encore plus d’information sur votre entreprise et vos technologies?
Je suis Djibril Konaté, je suis Ivoirien et je suis le Directeur Général de la CICT, c’est-à-dire la Compagnie Internationale du Commerce et des Travaux. Nous évoluons généralement dans le BTP et le génie civil.
Alors le détail de tout ça, parlons-en. Quand on parle de génie civil, on parle de quoi ?
Quand on parle de génie civil, on parle des solutions innovantes ou innovatrices dans le domaine de l’environnement de la route, des fondations et de l’assainissement.
C’est quoi alors vos solutions innovantes ?
Nos solutions, je veux dire que nous apportons des solutions de durabilité, c’est-à-dire des techniques qui permettent de donner aux ouvrages réalises ou à réaliser, une durée de vie beaucoup plus longue que celle initialement prévue.
Quels sont ces ouvrages auxquels vous faîtes allusion ?
D’abord, il s’agit des routes, et comme exemple, nous avons une solution que nous avons déjà expérimentée ici en Côte d’Ivoire. Nous avons essayé d’adopter la solution LRA sur le boulevard de Marseille, et sur la voie du fret de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Port-Bouet. C’est une géo grille qui assure une anti-fissure de l’enrobé final. Elle se met entre deux couches bitumineuses pour donner une longue vie à la chaussée. Cette technique permet non seulement d’éviter la fissuration de la chaussée, mais elle lui imprime également le dimensionnement qui lui permet de durer plus longtemps, que le délai initialement prévu sur peut-être 10 à 15 ans. Notre solution ou technique pousse encore beaucoup plus loin la vie et la durée des ouvrages. Nous avons également les solutions de renforcement de sol, et c’est ce que nous sommes en train de faire actuellement Ebimpé avec la société Porteau du BTP. C’est un remblai renforcé par géogrille fortrac qui permet de diminuer l’intensément et d’avoir un angle vraiment réduit par rapport au remblai initial.
Vous parlez beaucoup de géogrille fortrac. Comment définissez-vous cette technique et quelles sont ses valeurs ?
La géogrille est un système allemand. Il a été construit par l’entreprise Huesker que je représente ici en Côte d’Ivoire avec ma société CICT.
Cette entreprise existe depuis plus de cinquante ans. C’est elle qui a construit ce système de géo-synthétique qu’on appelle la géogrille fortrac pour les murs de sol renforcés en remplacement des murs en béton posé avec le système traditionnel , mais aussi pour faire des remblais dans des endroits où l’on trouve d’énormes trous ; notre solution sert à juste fermer les vies pour laisser passer aisément les véhicules. Ce système donc intervient dans le domaine de renforcement le long de la plus grande pente du talus, mais aussi dans la protection de surface contre l’érosion.
Il a la qualité de permettre non seulement de renforcer le sol, mais de faire d’énormes économies dans les dépenses. C’est également un outil qui permet d’avoir un aspect économique et écologique pour l’environnement aussi. Cette technologie évite de toujours faire recours aux techniques de Beton armée et de pieux rigides qui sont dépassées, coûteuses et qui demandent trop de temps dans la réalisation (toujours les problèmes de délais). De nos jours, nous avons des techniques éprouvées de construction en remblais renforcés par géogrilles avec différents types de parements (naturel, blocs, gabions, panneaux, …) selon le désir du maitre d´ouvrage.
Ces nouvelles techniques sont rapides à l´exécution, robustes, esthétiques, moins sensibles aux saisons, adaptés à nos conditions, on utilise les matériaux de remblai localement disponible. Ces techniques sont moins couteuses pour le Maitre d´ouvrages (des réductions de budget de l´ordre de 25 à 40 % comparé aux solutions classiques). Toute entreprise de BTP peut facilement mettre ces solutions en place avec notre assistance technique.
Y a-t-il d’autres solutions, en dehors de celles que vous avez présentées plus haut ?
Oui, on a d’autre comme les panneaux de signalisation routière en entièrement fait en fibres de verre. Ces panneaux-là n’existent ici.
Nous avons constaté qu’en Côte d’Ivoire, les panneaux de signalisation routière sont en aluminium. Par conséquent, ils sont la cible de prédateurs véreux qui les volent pour aller fabriquer des marmites, des casseroles et bien d’autres choses. En beaucoup d’endroits sur les routes, on remarque qu’il n’ ya plus de panneaux.
Ils ont disparu soit par manque d’entretien, soit parce qu’ils ont été enlevés ou volés par des inconnus pour la revente.
Pour donc résoudre le problème de vol de ces panneaux en aluminium, nous avons conçu avec CERA notre partenaire français, des panneaux en fibre de verres. Ceux-là, on ne peut pas les voler parce qu’ils n’ont aucune valeur marchande
. On ne peut pas fabriquer des casseroles avec ça. Ce sont des panneaux qui ne s’usent pas, ils ont non corrosifs, ils ne sont pas non plus conducteurs de courant. Ils sont cinq fois plus légers et trois fois plus résistants encore que l’acier.
Ce sont des panneaux qui beaucoup d’avantages.
Alors dites, est-ce que vos panneaux respectent-ils les normes internationales : couleurs, dimensionnements, etc. ?
Bien sûr. Mais le problème de ces panneaux, c’est qu’ils ne sont pas une invention européenne. Ils sont une création purement ivoirienne. Ils sont spécialement conçus pour l’Afrique, parce que c’est en Afrique qu’on a souvent ces genres de soucis. Nous allons donc les vendre uniquement sur notre continent. Mais nous exigeons que la norme soit ivoirienne.
Vous exigez cela de qui ?
Eh bien de l’Etat ivoirien, de Codinorm, etc. Ensemble, nous voulons donner une norme locale nationale à ces panneaux. Cela va certainement nous ouvrir les marchés en Afrique où nous voulons vendre. Si nous avons une certification de chez nous, ce pourrait être un plus pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique toute entière.
A cet effet, attendez-vous autres choses de l’Etat ivoirien ?
Nous demandons que le ministère et les structures en charge de l’entretien routier tel le FER, nous aident à mettre effectivement ce projet de création de l’usine de fabrication de ces panneaux-là en place. Il faut d’abord nous accorder le marché d’installation de ces panneaux en fibre de verre partout en Côte d’Ivoire, dans les villes et tous les endroits où il n’y a pas de panneau de signalisation. Cela va nous permettre de mettre petit à petit de réaliser notre projet. C’est du made in Côte d’Ivoire et on doit en être vraiment fier. Nous avons donc besoin de l’aide de l’Etat.
Alors, à cet effet, avez-vous déjà commencé à entreprendre des démarches auprès des décideurs ivoiriens ?
Je réponds oui, notre projet les intéresse. Je crois que ca se passe très bien. Mais on attend de voir la suite.
Autre solution, ce sont nos tampons ; nous avons constaté aussi que ceux qui sont utilisé ici sont en fonte et constituent un danger pour la voirie, les chaussées, les piétons, les automobilistes. Parce qu’ils aussi souvent volés. C’est dangereux. Pour apporter une solution là aussi, nous avons contacté une société italienne pour concevoir des tampons qui ne peuvent être volés.
Cette solution vient résoudre le problème de vandalisme et de vols des panneaux de signalisation traditionnelle en acier et en aluminium car les panneaux de signalisation en fibre de verre n’ont aucune valeur marchande à la revente.
On peut conclure ?
Oui, bien sûr. Je voudrais vous dire merci de l’opportunité que vous nous offrez pour parler de nos solutions, de nous aider à nous promouvoir par le biais de votre journal. Au gouvernement, nous demandons de nous faire confiance et de nous confier les marchés qui relèvent de nos compétences dont nous avons parlé. Merci encore et à bientôt.
Entretien Réalisé par
Gloire Kelly