Ex-footballeur de légende, George Weah est investi président du Liberia ce lundi matin à Monrovia. Son arrivée au pouvoir ravive les attentes et les espoirs que sa victoire a soulevé, surtout chez les jeunes. C’est la première fois depuis les années 1940 qu’un chef de l’État démocratiquement élu succède à un autre au Liberia.
Le retour de l’ex-femme de Charles Taylor
Jewel Howard-Taylor, l’ancienne femme de Charles Taylor, accède à la vice-présidence. Charles Taylor purge, lui, une peine de 50 ans de prison en Grande-Bretagne pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre perpétrés en Sierra Leone voisine. Portrait de l’ancienne première dame aujourd’hui vice-présidente du Liberia et qui est investie aujourd’hui également.
On la décrit comme une politicienne hors pair, une voix qui compte. Jewel Howard-Taylor a joué en tout cas un rôle majeur dans la victoire de George Weah.
Son mari ? Elle l’a rencontré dans les années 1980. Elle était encore étudiante. Des études en économie qu’elle poursuivra aux Etats-Unis alors que Charles Taylor prend la tête du Front national patriotique du Liberia dont les troupes vont commettre les pires atrocités. C’est en 1996, après les accords de paix, que Jewel Howard-Taylor rentre au Liberia. Un an plus tard, Charles Taylor devient président, elle, première dame.
Que savait-elle des crimes commis par son mari ? De la guerre civile en Sierra Leone ? Du recrutement des enfants soldats au Liberia ? La question n’a jamais été véritablement tranchée.
Elle a divorcé en 2006, un an après avoir été élue sénatrice du comté de Bong, une des provinces les plus peuplées du pays, l’ancien fief de Charles Taylor qui est aujourd’hui le sien. Son parti, le NPP, a « changé », assure-t-elle, « il faut aller de l’avant ». A 54 ans, cette femme d’influence devient le numéro deux du pouvoir libérien.